L’eau douce : une ressource
Pas d’eau, pas de vie ou « l’eau, c’est la vie même » (Saint-Exupéry)
A/ Une ressource rare
La Terre est appelée la planète bleue mais finalement elle est essentiellement remplie d’eau salée, non consommable par l’homme.
L’eau disponible sur Terre est à 97% salée. Seul 3% du volume d’eau disponible représente l’eau douce et ils ne sont pas toujours exploitables. 69,8 % de l’eau douce est en effet bloqué sous forme de neige et de glace. Une grande partie est ingérée dans les plantes ou les hommes et une autre très grande partie n’est pas toujours accessible, car dans les nappes phréatiques ou aquifères.
L’infime quantité d’eau douce disponible représente tout de même 40 millions de km3 soit 6500 m3 par an et par habitant en moyenne.
La majeure partie de cette eau est stockée dans les inlandsis, les nappes ou les eaux de surface (lacs et bassins hydrographiques)
Bassin hydrographique : espace drainé par un cours d’eau et ses affluents
Inlandsis : mot désignant l’épaisse calotte de glace des régions polaires qui recouvre le Groenland et l’Antarctique
Nappe aquifère : réserve d’eau souterraine, phréatique si elle est proche de la surface et alimentée par l’infiltration des eaux, ou fossile si elle est profonde et ne se recharge pas ou très lentement.
Les lacs forment l’essentiel de l’eau superficielle stockée. Leur nombre est inconnu. Certains, comme le lac Baïkal (Russie) ou les grands lacs africains et américains sont de véritables mers intérieures.
Les bassins hydrographiques des fleuves couvrent l’ensemble des continents. Les débits sont variables ; ainsi le Nil a un débit faible, 15 fois inférieur à l’Amazonie et 10 fois que le fleuve Congo.
B/ Une ressource renouvelable
Cycle de l’eau
L’évaporation des eaux de surface et l’évapotranspiration des êtres vivants (notamment végétaux) créent la vapeur d’eau qui forme ensuite les nuages chargées d’eau douce. L’eau s’évapore au dessus des océans, des étendues d’eau douce et de la végétation, sous l’effet de la chaleur. Lorsque cette vapeur ainsi formée se refroidit, c’est la condensation, elle devient visible sous forme de nuages
Ces fines particules de glace ou d’eau en suspension peuvent se déplacer au gré des vents et occasionner ainsi des transferts massifs d’eau vers des régions lointaines.
L’eau est redistribuée à la surface de la planète par les précipitations (pluies, neige) qui alimentent les lacs, les mers, les océans, les cours d’eau…
Le ruissellement de l’eau à la surface de la planète dépend à la fois du relief et de la composition du sol (en particulier la nature des roches).
Elle s’infiltre sous terre où elle crée des cours d’eau souterrains et des nappes phréatiques. Elle ruisselle aussi à la surface, alimentant les cours d’eau affluents des fleuves qui se jettent dans la mer.
Mais le cycle de l’eau n’est pas effectué au même rythme :
Ainsi le cycle de l’eau dans une zone froide peut être de plusieurs centaines d’années tandis qu’en climat équatorial il est de 24 heures. Le cycle de l’eau dépend donc du climat. Les façades équatoriales sont les plus arrosées. Les régions arides, le long des tropiques sont victimes du stress hydrique. La modification des climats à cause du réchauffement planétaire peut également modifier la donne.
C/ Une mauvaise répartition
La disponibilité en eau douce n’est pas égale en tout point du globe. La diversité est grande entre les Etats comme le Canada richement doté et les Etats en carence en eau comme le Koweït.
La répartition de l’eau douce fournie par les précipitations doit être corrigée par un certains nombre de facteurs :
- Le nombre d’habitants sur le territoire arrosé
- Il faut corriger les données brutes par l’incidence du climat
- Il faut ajouter à l’apport des précipitations celui des fleuves
Un bassin fluvial est l’ensemble d’une zone géographique où les précipitations alimentent des cours d’eau se jetant tous dans un même fleuve.
La plupart des grands bassins fluviaux sont situés dans des régions à faible densité.
C’est le cas au nord de l’Amérique, de l’Europe et de la Russie en climat polaire.
C’est aussi le cas des régions équatoriales d’Amérique et d’Afrique.
Les grands bassins fluviaux proches de foyers de population sont donc rares mais vitaux. Ils sont massivement exploités.
C’est le cas du Saint-Laurent au Canada, du Mississipi aux Etats-Unis, du Rhin et du Danube en Europe, du Tigre et de l’Euphrate au Proche et au Moyen-Orient, du Nil et du Niger en Afrique, du Gange et de l’Indus en Asie du sud, de l’Amou-Daria et du Syr-Daria en Asie centrale, du Yangzi et du Huang He en Chine.
L’eau douce est facteur de risque naturel. Dans le monde on estime que 100000 personnes meurent à cause d’une crue à l’échelle mondiale.
En 1992, Vaison la Romaine (France) a connu une crue de montagne qui a fait 37 morts.
La répartition en eau est également mauvaise selon les saisons. C’est en été que le besoin en eau est le plus important en climat méditerranéen mais c’est la saison la plus sèche. Les fleuves sont en étiage alors que les crues du printemps peuvent être dangereuses.